Une
escale dans la tempête. Des Juifs palestiniens en Corse (1915-1920), par
Florence Berceot Au printemps 1895, dans un
contexte marqué par les débuts de l'affaire Dreyfus, un véritable débat
politique sur la " question juive " est initié à la Chambre des députés
par une poignée d'élus aiguillés par Édouard Drumont, journaliste devenu
célèbre depuis la parution de son pamphlet La France juive en 1886. Pendant
deux jours, deux interpellations antijuives sont débattues et le gouvernement
Ribot renvoie dos à dos opposants et partisans de l'antisémitisme, offrant
du même coup une légitimité politique à ces derniers. Jusqu'alors, seule
la citoyenneté française des Juifs d'Algérie avait été mise en cause à
la Chambre, et, pour le reste, l'antisémitisme s'en prenait essentiellement
au capitalisme " juif ", aux Rothschild, aux scandales financiers " juifs
", etc. À partir de 1895, c'est la présence des Juifs dans l'appareil
d'État et même dans la communauté nationale qui est contestée. Cette "
discussion ", unique en son genre dans les annales parlementaires, constitue,
à bien des égards, un moment charnière dans l'histoire de l'antisémitisme
français. A
stop in the storm. Palestinian Jews in Corsica (1915-1920), by Florence
Berceot From December 1915 till August 1920 eight hundred refugees, Israelite citizens or Jews under French protection, expelled from the Ottoman provinces of Syria and Palestine, were welcomed in Corsica. Constituted in two groups, one in Ajaccio, the other in Bastia, their taking in was in charge of the island administration with the help of the Universal Israelite Alliance. Clothes, hygienic school, work, everything is looked upon in order to make their forced stay tolerable, so as to make it easier for the exiles to share the way of life of the island society. When at last, the time comes for them to return home, the majority of them chooses to leave the island. In spite of that, the links between them and Corsica remain alive. Some of them decide to live in Corsica, others return between the two World Wars. Up to now, among the small Israelite community of Bastia, descendants of these refugees can still be found.
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