Vendre
sur les marchés dans les années trente à Paris : marchands juifs du textile,
du cuir et autres accessoires du marché aux puces de Saint-Ouen, par Céline
Leglaive A la fin des années trente,
les marchands juifs du vêtement sont relativement nombreux sur le marché
aux Puces de Saint Ouen. Les archives de l'aryanisation permettent d'en
savoir plus sur leur nombre et leurs métiers. La vision qui s'en dégage
est contrastée : on y trouve des marchands de la confection, souvent aisés,
qui présentent leur assortiment dans un stand ou une baraque " en dur
", et des vendeurs d'accessoires, plus misérables, appelés marchands "
volants ", qui vendent sur un bout de trottoir. Mais l'écart le plus grand
est celui qui sépare les marchands de vêtements neufs et les marchands
de fripe et d'occasion. Les deux groupes se rejoignent pourtant autour
de leur lien avec le monde de l'artisanat. La présentation de différents
parcours permet de mesurer la force de ce lien qui prend plusieurs formes,
soit que le marchand vende sa propre production artisanale, soit qu'il
vende la production d'autres Juifs, majoritairement d'origine immigrée.
Dans ce dernier cas, l'on note que, presque toujours, le commerçant a
été lui-même un artisan auparavant. Le lien fort entre artisanat et commerce
ambulant s'explique donc tout autant par la puissance des réseaux de l'immigration
juive que par la familiarité du commerçant avec les milieux artisanaux. Sellers
in market-stalls in Paris in the thirties: textile, leather and other
kinds of accessories at the flea market of St Ouen, by Céline Leglaive By the end of the thirties, Jewish clothes traders were rather numerous at the flea-market of St Ouen. The "aryanisation" archives are a means to learn more exactly how many they were, and what their trades dealt with. We can thus get a contrasted view : there are ready-made sellers, often well-off, who get a stall or a solid shed to display their assortment, and accessories peddlers, poorer men, described as "hawkers" who just get a narrow place on a pavement. But the greatest gap is to be found between those who sell new clothes and second-hand dealers. Nevertheless, both these groups are drawn closer because of their link to the craft industry. The relation of different carreers is a way to assess the strength of this many-shaped link, whether the trader sells his own making, or that of other Jews, mainly immigrated ones. In this last instance, it is worth noting that the seller has nearly always been first a craftsman himself. This link is so close first because the network between immigrants is very close and also because the seller is very well acquainted with the craftsmanship area.
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