Cet article traite de deux
aspects politiques de l'activité de l'Alliance concernant les Juifs
du Maroc en 1949 : un projet de réforme globale de leurs conditions
de vie d'une part et, d'autre part, un échange de correspondance
avec le sultan Mohammed V. La proposition de réforme fut perçue
par l'administration du Protectorat comme provenant d'une réflexion
juive internationale massivement influencée par le sionisme, et
ceci en dépit du statut traditionnel de l'Alliance aux yeux de l'administration.
L'échange entre le président Cassin et le sultan montre que,
si l'administration n'avait pas complètement tort de considérer
que l'idéologie assimilatrice de l'Alliance était pénétrée
d'accents sionistes, cette organisation était encore loin de se
rendre au sionisme : elle s'identifiait simultanément aux deux options
qui par le passé semblaient contradictoires, le patriotisme français
et le prosionisme
|